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Pépé (André Fabre) est décédé le 11 janvier vers 15h à la maison de retraite des Amaryllis à ISTRES (13800)

Cérémonie d'hommage au centre funéraire de Martigues le 15 janvier 2019

> discours de Fabrice

Pépé était quelqu’un apprécié de tous. Il était un mari, un frère, un père, un grand-père, un arrièregrand-père, un arrière-arrière… euh, je vais m’arrêter là. Bref un parent irréprochable pour tous. Etait-il un fils irréprochable également ? Je ne sais pas, il aurait fallu le demander à mémère Fabre, mais je veux bien croire que oui, tant il est vrai qu’il avait le sens des responsabilités chevillé au corps.

 

Un peu d’histoire : né en 1916, il a fallu attendre que son père revienne du front lors d’une permission pour que ses parents se marient. Vu que les chances de revenir étaient faibles, mémère Fabre lui avait donné le même prénom que son père, Alfred, afin de bien ancrer sa filiation. Quand son père est revenu et que ses parents ont pu se marier, c’est son second prénom, André, qui a été couramment utilisé. Ceci est une petite explication pour ceux qui s’étonneraient de le voir appeler Alfred dans ses documents d’état civil alors que tous l’appellent André.

 

Adolescent, les circonstances de la vie et le décès de son père l’ont amené très tôt à prendre ses responsabilités d’aîné.

De même que, par la suite, il a assumé avec constance son rôle de jeune mari et de père malgré la guerre et les graves problèmes de santé que Mémé a connu à cette époque.

 

Moi, en tant que petit-fils, je n’ai pas connu tout ça. On me l’a raconté. Ce que j’ai connu, c’est un grand-père qui pouvait sembler taciturne, mais qui était en fait tout simplement sérieux dans tout ce qu’il faisait, que ce soit pour entretenir son bois ou cueillir des champignons. Chaque été, Cyrille, Nathalie et moi passions deux mois au Pont de la Capelle Viaur, chez Pépé et Mémé. Mémé faisait la cuisine et nous apprenait à faire des confitures. Pépé revenait en fin de matinée avec du bois pour le feu ou des champignons.

Et à chaque élection, tout un tas de gens enthousiastes venaient ériger un grand mât bleu-blanc-rouge dans la cour, pour honorer leur conseiller municipal préféré.

 

Car Pépé était quelqu’un de respecté par tous. C’est celui qui gérait en bonne intelligence l’eau de la source qui desservait tout le village, ou qui faisait en sorte que les ordures soient collectées plutôt que jetées à la rivière. Ces transformations des modes de vie des habitants de la Capelle Viaur, il les a accompagnés, parfois suscité, simplement, localement, sans autre ambition que le bien-être de tout un chacun.

 

C’est aussi ce sens des responsabilités et ce souci des autres qui lui a fait prendre en charge le club du troisième âge de Flavin, et emmener ses « petits vieux » à travers l’Europe, eux qui pour beaucoup n’avait jamais quitté le canton.

Pépé n’était pas un grand voyageur, mais il était curieux, ouvert aux modes de vie d’ailleurs, c’est ce qui l’a fait aller avec Mémé au Canada. Puis en URSS, mais seul, cette fois, car avec Mémé, bon, il ne fallait pas exagérer.

 

C’est cette curiosité qui lui faisait écouter notre enthousiasme à lui décrire nos voyages, nos expériences ou notre mode de vie si loin de celui de la campagne. Pour autant je ne l’ai jamais entendu porter de jugements péremptoires sur ce qu’il voyait ou entendait. Mais il est vrai que je ne l’ai connu qu’âgé. De cet âge qui donne sagesse, discrétion et humour.

Bref, Pépé était exemplaire. Oui, par bien des aspects c’était un exemple pour nous.

Alors cela peut paraître un lieu commun de dire que par son exemple, il continue de vivre à travers nous, mais c’est un peu vrai.

 

Vendredi mes enfants me demandaient qu’est-ce qu’il devient Pépé, maintenant qu’il est mort ? Ben… il disparaît.

Mais pas tout à fait, car on se souvient de lui, et cela nous influence. Un petit peu. Et quand cette influence est une influence en Bien, et bien, c’est beaucoup, en fait.

 

> discours de Gilbert

 

André nous quitte.

Dans notre pays, on disait "adissiatz" à celui qui partait.

Cette expression occitane revenait à souhaiter bonne route, mais aussi à souhaiter une future rencontre.

Alors "Adissiatz" André.

 

Ta vie a avant tout consisté à aimer les gens, à leur être utile, à les aider sans contrepartie.

Tu as, avec l'aide de ton épouse, parfaitement réussi cela. Alors, oui, "Adissiatz" André.

 

Tu as réussi ta vie, ce qui est sans doute la plus belle réussite et peut-être la seule qui vaille.

Tu va pouvoir rejoindre Juliette "Yeyette" et aussi le village de tes ancêtres, ainsi que tous les gens que tu as connu.

 

Alors, au revoir, adissiatz André, et merci pour tout.

> discours préparé par Pépé quelques années avant son décès

C’est très dur de penser que je vais vous quitter mais mon âme veillera toujours sur vous et vos enfants
L’âme est pour moi une onde magnétique que produit tout être et qui circule dans l’univers. Son pouvoir doit être restreint mais dans la vie on le ressent parfois.
Ce ne sont pas des paroles d’évangile mais c’est mon appréciation.
Gros bisous, mon âme sera toujours près de vous. J’ai été heureux de vous connaître et pouvoir vous aimer et vous chérir.
Mémé sera contente de mon arrivée. Pensez surtout à ça quand j’irai la rejoindre.
Faites moi incinérer et mettez l’urne au caveau auprès de mémé avec une rose pour chacun. Mémé et moi aimions beaucoup les roses.

Mourir, c'est tomber les derniers pétales de l'amour que l'on a pour les siens et autrui...

> chaque participant a fait un dernier adieu à Pépé en mettant quelques pétales de roses sur le cercueil avant son départ pour la crémation.

> Des chants ont accompagné Pépé :

des chansons occitanes : 

1. Triste es lo cel , chantée par Patric https://youtu.be/OWeslNjMvQk

2. celle qu'il avait choisi lui-même :"Les feuilles mortes" chantée par Juliette Gréco https://youtu.be/dLevW__7Y8Q

3. Se canto https://youtu.be/1STicppeVYo

4. Baïlero, de Joseph Canteloube https://youtu.be/-iI8tMHrD_c

> Un diaporama a retracé les différents périodes de sa vie  cliquer sur ce lien